Pascale Mormiche, « On ne naît pas prince, on le devient » :

 

« Les historien.ne.s sont « coincé.e.s » par les sources car ce n’est qu’à partir d’elles qu’ils peuvent parler. J’ai donc eu cette chance rare de travailler sur une source inédite. Cela arrive parfois. Une amie a trouvé dans une vente le Journal de la reine de Naples, sœur de Marie-Antoinette. Ce sont des coups de chance extraordinaires. La plupart du temps, nous sommes plongés dans des archives bien référencées, dont beaucoup ont été lues au XIXe siècle, époque du début de la science historique, et qu’il nous faut retravailler.

Mais comme le disait ma professeure de thèse, il faut aussi savoir se créer ses propres sources, simplement en ouvrant son horizon, en allant voir, par exemple, ceux qui détiennent des archives privées. Mais aussi en faisant varier ses sources : il y a les documents écrits, bien sûr, manuscrits souvent, imprimés parfois. Mais il ne faut pas en rester là : les sources peuvent par exemple être des meubles ou des pièces de château pour comprendre les usages quotidiens ! Ou des objets : en ce moment, je suis en train de travailler sur la layette des princes et princesses. Les listes de layette posent la question du coût de ce linge, de la provenance des tissus, du métrage et de qui finance ce produit luxueux… J’utilise aussi les portraits, ce qui n’avait jamais vraiment été fait en dehors des historiens de l’art. En me positionnant en tant qu’historienne, j’ai beaucoup à dire, pourtant, sur la façon dont les personnages posent, sur leurs habits, sur qui a commandité ces portraits, à qui ils ont été envoyés et dans quelles circonstances. » 

 

 

Et si cet extrait du témoignage de Pascale Mormiche vous a intéressé.e...

... le texte intégral est dans le livre Talents que vous pouvez trouver ici