Ma 1re question, lors des entretiens, était toujours la même : « quand êtes-vous arrivé-e à Gif ? » Je vais donc à mon tour me plier à cette entrée en matière. Mon tout premier pas giffois, je l’ai fait petite, au CEA, qui, sans un mètre carré sur le territoire de la commune, a une adresse postale « Gif » pourtant. Mon grand-père en était le directeur jusqu’en 1971 et plusieurs fois, il m’a emmenée dans ce parc voir les biches et autres animaux qu’il y avait installés, en vue de rassurer, vraie gageure, les habitants alentour sur les effets de la radioactivité.

2e contact : l’été 85, quand habitant Paris, passionnés de tennis, mon ex-mari et moi avions « succombé » à la petite annonce lue sur un gratuit du métro qui promettait 2 mois d’abonnement au tennis club de Gif à des prix défiant toute concurrence par rapport aux tarifs parisiens, inaccessibles pour nos bourses d’alors. Venir à Gif nous semblait une véritable expédition (mais peut-être cela ajoutait-il au charme), une bonne heure de transport depuis notre métro Glacière, mais une fois sur place, nous nous croyions au paradis.

3e contact, le « bon » : pour des raisons de mutation professionnelle, nous devions remonter de Toulouse. La décision était prise de nous localiser plutôt du côté de mon travail, ce serait plus commode avec les enfants. Mais la visite de Saint-Quentin et de ses espaces « verts » se résumant à des arbres plantés dans des trottoirs en béton, nous a fait changer notre fusil d’épaule et chercher plutôt autour des Ulis, où allait travailler mon ex-mari. Nous cherchions activement, visitant logement sur logement aux Ulis, à Châteaufort, à Orsay… sans jeter même un regard sur Gif, cataloguant a priori cette ville de rêve de nos heures de tennis étudiantes, comme inaccessible à nos moyens. Jusqu’au jour, tardif dans nos recherches, où une petite lumière nous a fait nous dire : « et si Gif était possible ? ».

Nous avons emménagé le 30 janvier 1993, cour de l’Image Saint-Jean. Et Gif est devenue ma ville de cœur, celle dans laquelle je me vois vivre, si rien ne m’en empêche, toute ma vie. 

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