Magny-les-Hameaux (et ferme de la Closeraie)

(Extraits choisis de Terres toujours Précieuses)

« En 2011, la municipalité décide de rendre une zone de la commune en partie inconstructible. Ces terrains appartiennent à la collectivité, c’est l’occasion de mettre en place une production agricole diversifiée, au sein du projet de la ferme de la Closeraie. Pas question de demander aux personnes, peut-être en reconversion, tentées par une installation sur notre future ferme, d’acheter des terres alors qu’ils démarrent. Magny prend le parti de rester propriétaire et de mettre en location ces terres dans le cadre de baux ruraux environnementaux. C’est pour nous un acte politique.

Le 1er projet est travaillé par Abiosol, une coopérative d’associations réunissant des spécialistes du foncier (Terres de liens), des agriculteurs (GAB, groupement des agriculteurs biologiques), le côté formation (Le champ des possibles) et des consomm’acteurs (AMAP Île-de-France). Abiosol nous fait l’étude de départ (le sol), mène la concertation et la coélaboration avec les habitants, l’inclusion du projet dans l’ensemble de la commune de Magny, fait l’étude d’opportunité par rapport à l’ensemble du projet et rédige en 2013 l’appel à projet pour pouvoir trouver des agriculteurs intéressés. Un très long combat démarre alors jusqu’à l’inauguration du bâtiment, en 2019."

Bertrand Houillon (maire de Magny depuis 2012)

Quand une commune se bat pour son agriculture 

 

"J’ai alors cherché à m’installer dans les Yvelines. Mais trouver une terre en Île-de-France est compliqué : rares sont les annonces d’installations possibles. Puis j’ai entendu parler du projet d’aménagement agricole de la commune de Magny-les-Hameaux et il m’a tout de suite intéressé. Je suis venu, j’ai regardé (ça avait l’air royal, cette ferme qui allait être construite, dont je serais locataire), j’ai répondu à l’appel à candidature et ai été retenu fin 2014. Ensuite, même si je me suis vite rendu compte de la difficulté d’arriver sur une ferme où rien n’était encore bâti, j’ai fait confiance aux gestionnaires de cette terre et accepté cette précarité. Pour aménager le terrain, ils ont réalisé le travail, sans doute monstrueux, d’établir des devis, de budgéter, faire voter, chercher des financements à la Région, à l’Europe, lancer des appels d’offre, gérer les prestataires. Cela prend des mois et demande une persévérance folle. Un jour, il faudra que la mairie quantifie le temps et l’énergie qu’elle y a mis, entre les élus, les salariés administratifs, les services techniques, parce qu’il faut aussi se rendre compte de ce que cela a représenté pour eux de se lancer dans cette aventure. Je ne suis pas sûr qu’ils aient réalisé dès le départ la montagne de travail à laquelle ils s’attaquaient. Ce n’est pas un projet immobilier simple, où il faut isoler une parcelle, la voter constructible et la donner ensuite à un promoteur qui se débrouille. Là, ils ont dû mouiller la chemise auprès de plein d’institutions."

Robert Pirès

Le premier maraîcher de la Closeraie

 

Et si cet extrait vous a intéressé(e)...

... le texte intégral de Magny-les-Hameaux et de la ferme de la Closerais est dans le livre Terres toujours Précieuses que vous pouvez trouver ici