« Depuis deux ans, nous faisons de la pulvérisation d’argile sur nos pommiers. Les producteurs du sud de la France sont habitués à cette technique quand de fortes températures sont annoncées. Les grosses quantités pulvérisées (30 kg/hectare) font de petites gouttelettes sur les feuilles et sur les pommes et ont l’effet d’une « crème solaire ». Ainsi, le soleil de fin de journée ne brûlera ni la feuille (ce qui bloquerait la photosynthèse) ni la pomme (ce qui se traduirait par une plaque noire). L’idéal est de faire ce traitement avant les premiers épisodes de chaleur. Hasard heureux : alors que nous venions de faire nos pulvérisations d’argile pour la première fois, je remplaçais une de mes vendeuses. J’ai vu plusieurs de nos clients arriver tous contents, aller dans le verger et repartir sans rien. Je leur ai donc demandé ce qui se passait. La réaction a été tranchante :

« Vous avez dû faire des traitements, cette année ! Il y a des marques sur vos fruits. On n’en veut pas ! » Je me suis ainsi rendu compte qu’il fallait expliquer cette nouvelle façon de faire. Nous avons alors mis partout des panneaux disant que l’argile servait à éviter les coups de soleil à nos pommes. A partir de ce moment-là, les clients nous ont cru. Ils veulent être rassurés et surtout, qu’on leur dise la vérité. »

Guillemette Dupré-des Courtils 

Nos clients ont besoin d’explications 

"Nous avons une très bonne équipe à Viltain. Nos animaux sont certes nombreux, mais mieux traités que dans certains petits élevages car les personnes qui s’occupent des vaches le font avec beaucoup d’amour et de passion. Jean-Michel Hennequin, responsable du troupeau, par exemple, connait des histoires sur chacune d’elles. Il fait en sorte que les animaux soient le mieux possible. D’ailleurs, si les vaches n’étaient pas bien, elles le feraient savoir. Comme le dit Jean-Michel : « Une vache donne du lait parce qu’elle est en bonne santé et si elle est en forme, c’est parce qu’on a fait les bons choix et qu’on l’a bien nourrie, avec des fourrages de qualité. »

Notre étable est désormais Bleu-Blanc-Cœur, un label qui met en avant le fait que l’alimentation des vaches influe sur la qualité de leur lait. Nous respectons un certain nombre d’engagements : pas d’emploi d’huile de palme, plus d’OGM dans les rations de nos animaux, suppression progressive du tourteau de soja d’importation au profit de luzerne et de légumineuses (féverole, pois...) cultivées localement ; en 2019, nous avons, introduit la betterave fourragère."

Olivier des Courtils 

Prêts à capter toutes les innovations réalisables sur notre exploitation 

« Si en 2015, lorsque l’entreprise de Seine-et-Marne qui fabriquait nos yaourts depuis des années a fait faillite, nous n’avions pas fait le choix d’investir dans une nouvelle chaîne de transformation laitière pour fabriquer et conditionner nous-mêmes nos yaourts, nous ne serions peut-être plus grand-chose actuellement. Je n’imagine pas la ferme aujourd’hui, sans la laiterie Nous serions devenus un magasin ordinaire, qui ne serait plus du tout dans le coup. La volonté d’acheter local existait déjà en 2015, mais elle s’est encore renforcée en sept ans. Pourquoi les clients auraient-ils continué à venir dans notre magasin, qui ne ferait que de l’achat de produits pour les revendre ?

Les ventes de yaourts ont augmenté de 30% chaque année depuis 2015 (sauf pendant l’année du Covid où le chiffre d’affaires est resté stable, ce qui, dans cette période incertaine, était déjà très bien). Les yaourts aux fruits sont le premier article vendu par notre magasin, en nombre comme en chiffre d’affaires ! C’est un succès, non seulement pour notre magasin lui-même, mais aussi pour la laiterie et même, pour la ferme dans son ensemble puisque cela signifie que nous avons fait le bon choix à un moment décisif."

Benoît Dupré

L’investissement dans une laiterie en 2015 a tout changé  

Et si cet extrait vous a intéressé(e)... 

... le texte intégral de la ferme de Viltain est dans le livre Terres toujours Précieuses que vous pouvez trouver ici