Préface de Caroline Doucerain,

Présidente de Terre et Cité 

 

 

« Le territoire du Plateau de Saclay incarne dès l’origine des questionnements importants autour de l’aménagement des espaces et de la place respective de l’homme et de son environnement.

Originairement marécageux, il a fait l’objet de profondes transformations lorsque Thomas Gobert a créé son système de drainages et de rigoles pour alimenter en eau les fontaines du château de Versailles. Une demande forte de Louis XIV qui a permis, grâce à une ingénierie fine, de faire naître un potentiel agricole sans équivalent en France. Une agriculture nourricière s’est alors développée sur ces terres drainées très fertiles.

Après la Seconde Guerre mondiale, la vocation scientifique et technologique du Plateau de Saclay s’est progressivement affirmée, avec l’installation de plusieurs établissements d’enseignement supérieur et d’acteurs de la recherche publique et privée. De plus en plus, l’urbanisation et les besoins du développement économique ont amené à interroger la vocation naturelle et agricole d’un territoire en mouvement aux portes de Paris.

Très tôt se sont donc posées les questions qui reviennent aujourd’hui régulièrement dans le débat public, sur l’équilibre à rechercher entre les différents besoins de l’homme et leur impact sur la nature… Ou comment répondre aux attentes de la période actuelle sans trop porter atteinte à notre avenir et à celui des générations futures…

A nouveau, le Plateau de Saclay a été le théâtre de réflexions et de décisions précurseures et la loi du Grand Paris a conduit à créer en 2010 un outil juridique innovant au nom longtemps barbare : la « ZPNAF » (zone de protection naturelle, agricole et forestière).

Comment cette idée est-elle née sous la plume du législateur ? En quoi cette protection très forte des espaces agricoles et naturels constitue-t-elle un facteur d’équilibre susceptible de donner l’exemple pour l’avenir ? Quelles sont ses forces et ses faiblesses ? Quelles sont ses incidences et son incarnation pour les différents acteurs d’un aménagement pour le moins ambitieux sous tous ses aspects ?

En étudiant ces questions à travers de très nombreux entretiens, Martine Debiesse fait une fois de plus œuvre utile et permet de mieux comprendre la genèse de cette innovation, de ses contours, ses atouts et ses écueils.

15 ans après la loi du Grand Paris, les éléments d’infrastructure sont là, mais la fluidité, la magie propres aux lieux d’innovation reste à venir. Pour donner sa cohésion à un système vivant, nul doute qu’il faudra s’appuyer sur ce qui fait l’essence du Plateau de Saclay, son cœur agricole et naturel.

Ces terres protégées nous offrent une opportunité remarquable de construire de nouvelles synergies entre ville et agriculture. Elles peuvent nous permettre de retrouver concrètement, dans nos modes de vie, une relation plus proche avec la nature, avec une forme de bon sens paysan qui nous manque sans doute parfois aujourd’hui.

 

Cet ouvrage illustre également combien chaque individu peut contribuer de manière très directe à un destin commun, chacun à son échelle. Pour répondre aux enjeux de demain, il faudra encore et toujours réunir les acteurs, les aider à se comprendre et à faire émerger une vision commune, coordonner et soutenir des initiatives concrètes.

C’était la vision des fondateurs de Terre et Cité et c’est dans ce sens que l’association œuvre collectivement depuis plus de vingt ans. 

 

C’est aussi une démarche collective qui a appuyé la création d’un outil juridique unique en France. Merci à Martine Debiesse de la mettre en lumière avec talent et passion. Gageons que la lecture de cet ouvrage fera naître toujours plus de vocations au service du bien commun et de la créativité qu’il nécessite si souvent !

 

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